dictionnaire des termes littéraires
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paraphrase n.f. paraphrase [‘parәfreiz] gr. para-phrasis « phrase à côté »

 Développement explicatif d’une unité ou d’un texte (d’après NPR 2007).
 
En général, la paraphrase vise essentiellement à expliciter la signification d’un texte ; elle est donc, la plupart du temps, plus élaborée que l’original. En s'intégrant directement au texte, elle en facilite la lecture. (…) Cependant, la paraphrase ne consiste pas seulement à remplacer les mots du texte original par des synonymes. Il faut complètement réécrire le passage, c’est-à-dire changer les mots et la structure des phrases. (…) À l’origine [la paraphrase était un] exercice préparatoire à la rhétorique qui consistait à transposer un texte dans un autre genre ou dans un autre style. (…) Pendant la Renaissance, le terme a été utilisé également comme synonyme de traduction libre (Dictionnaire des termes littéraires 2005 : 353).
 

En tant qu'un cas particulier de synonymie, la paraphrase joue un rôle crucial en langue - les locuteurs savent comment exprimer un même contenu sémantique de façons différentes et sont capables de dire si deux expressions de leur langue expriment un même contenu sémantique. La linguistique se doit donc de décrire ce phénomène langagier, qui a d'ailleurs d'importantes répercussions dans le domaine de traitement automatique de la langue naturelle, notamment en génération et en traduction automatiques de textes. (…) Avec un sens péjoratif, la paraphrase peut désigner une mauvaise imitation ou la reprise maladroite d’un thème déjà mieux traité par un autre auteur (Jarrety 2001 : 307).

 Le type de paraphrase (…) se trouve en particulier dans des énoncés longs : livre plutôt qu'article de journal. Sa perception repose sur une analyse distributionnelle établissant une équivalence (formelle) entre des syntagmes qui, quelle que soit leur relation sémantique en langue, peuvent fonctionner dans le discours donné comme des coréférents (…). La paraphrase (…) constitue certainement l'un des procédés les plus caractéristiques de la vulgarisation comme discours double, offert à des lectures de niveaux différenciés en fonction de la culture préalable (préacquis) du récepteur (Mortureux  1993, Semen (8), [En ligne.9]).
  
 

poétique n.f. poetics [pәυ’etiks] lat. poetica et gr. poiêtikê

 Théorie de la création littéraire, en général, et plus particulièrement de la poésie (d’après le Dictionnaire des termes littéraires 2005 : 374).
 

 1. Jusqu’au XVIIIe siècle, le terme désigne, le plus souvent, une théorie des genres et des techniques littéraires à visée normative, et les « arts poétiques » contiennent des instructions relatives à la façon d’écrire. (…) 2. Depuis la fin du XVIIIe siècle, le terme désigne une théorie de la littérature, générale et/ou générique, qui se fait de plus en plus exclusivement descriptive et spéculative. (…) Au XXe siècle, sous l’influence du formalisme russe et du structuralisme, la poétique s’inspire surtout de la linguistique. Elle étudie la littérarité, sous quelque forme qu’elle s’exprime, ou, plus particulièrement la poéticité (…). 3. Par extension, le terme s’applique aussi aux choix (thématiques, stylistiques, etc.) qui caractérisent une œuvre singulière, un auteur ou un mouvement : on peut ainsi parler de la poétique de la Bible et du Coran, de V. Hugo ou du Surréalisme (Dictionnaire des termes littéraires 2005 : 375).

 - Poétique de la lecture (reader-response theory) : il s’agit de voir quelle place et quel rôle le texte a prévu pour le lecteur, quel lecteur-modèle est visé par le texte, comment le lecteur gère son rapport esthétique à l’œuvre (Jarrety 2001 : 331).
 
 

poïétique n.f. poetics [pәυ’etiks] lat. poetica et gr. poiêtikê

Vocable de même étymologie que le mot « poétique », mais dont l’emploi légèrement différencié s’applique plus particulièrement à l’étude des éléments de production d’une œuvre d’art, plutôt qu’à la théorie et à la description de ses propriétés (Armentier 1986).
 
Alors que la nature verbale de la littérature relève de la poétique, l’image appartient à la poïétique ou, selon le cas, se trouve à la rencontre de la poétique et de la poïétique (ex.du calligramme) (Dictionnaire international des termes littéraires 2003, [En ligne.4]).
 
De la première et de la dernière philosophie de la poétique examinées ici, nous pouvons retenir que la poïétique peut se définir à juste titre comme faisance de l'œuvre d'art,  et ainsi honorer la formule expressive de Mme Cécile Cloutier (Giroux 2000, Canadian Aesthetics Journal/Revue canadienne d’esthétique (5), [En ligne.6]).
 
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